Piroplasmose équine : prévention et traitements recommandés aujourd’hui

La piroplasmose équine est une maladie parasitaire grave qui touche les chevaux. Causée par le parasite Babesia equi , elle est transmise par les tiques et peut entraîner des complications sérieuses, voire la mort. Cette maladie représente un défi important pour les propriétaires de chevaux et les professionnels du secteur équin, avec un impact économique considérable.

Comprendre la piroplasmose équine : le parasite et sa transmission

Le parasite Babesia equi a un cycle de vie complexe qui implique deux hôtes : la tique et le cheval. Les tiques infectées, comme la tique du chien ( Rhipicephalus sanguineus ), transmettent le parasite au cheval lors d'une piqûre.

Cycle de vie de babesia equi

Lorsqu'une tique infectée se nourrit d'un cheval, elle ingère des sporozoïtes de Babesia equi présents dans le sang. Ces sporozoïtes se transforment ensuite en mérozoïtes dans l'intestin de la tique. Lors d'une nouvelle piqûre sur un cheval, la tique inocule les mérozoïtes dans le sang de l'animal. Les mérozoïtes envahissent les globules rouges du cheval, s'y multiplient et provoquent leur destruction. Cette destruction massive des globules rouges provoque les symptômes de la piroplasmose équine.

Espèces de tiques impliquées

En France, la tique du chien ( Rhipicephalus sanguineus ) est la principale espèce de tique responsable de la transmission de Babesia equi . Cette tique est présente dans de nombreuses régions du pays, notamment dans le sud-est, la région méditerranéenne et le bassin aquitain. Son activité est maximale en période estivale, de juin à septembre.

Transmission

La piroplasmose équine se transmet principalement par la piqûre de tiques infectées. Cependant, il existe d'autres modes de transmission :

  • Transfusion sanguine : La transfusion de sang provenant d'un cheval infecté vers un cheval sain peut transmettre la maladie. Il est donc important de s'assurer que les chevaux recevant une transfusion sanguine soient testés pour la piroplasmose équine.
  • Transmission verticale : Les poulains peuvent être infectés par leur mère pendant la gestation ou au moment de la mise bas. Cette transmission est moins fréquente que la transmission par les tiques, mais elle reste possible.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de transmission de la piroplasmose équine chez les chevaux :

  • Présence de tiques infectées : La présence de tiques infectées dans l'environnement est un facteur essentiel dans la transmission de la piroplasmose équine.
  • Climat : Les régions chaudes et humides favorisent le développement des tiques et leur activité, ce qui augmente le risque de transmission.
  • Environnement : Les zones avec une végétation dense et humide, comme les prairies et les forêts, sont propices à la présence de tiques.
  • Pratiques d'élevage : La promiscuité entre les chevaux, le partage des pâturages, les déplacements fréquents dans des zones à risque et le manque d'hygiène augmentent le risque de transmission de la maladie.

Les symptômes de la piroplasmose équine

Les symptômes de la piroplasmose équine varient en intensité et en durée selon l'état immunitaire du cheval, la quantité de parasites présents et la souche de Babesia equi .

Phase aiguë

La phase aiguë de la maladie se caractérise par une apparition soudaine des symptômes, souvent moins de 10 jours après la piqûre de la tique infectée. Le cheval peut présenter :

  • Fièvre élevée : La température rectale du cheval peut atteindre 41°C ou plus. Cette fièvre persistante est l'un des premiers signes de la piroplasmose équine.
  • Anémie : La destruction massive des globules rouges par les parasites entraîne une anémie. Le cheval peut présenter une pâleur des muqueuses (gencives, conjonctives), une faiblesse, un essoufflement et une tachycardie.
  • Jaunisse : La dégradation de l'hémoglobine libère de la bilirubine, ce qui donne une coloration jaunâtre aux muqueuses et à la sclère (le blanc des yeux).
  • Faiblesse et abattement : Le cheval est apathique, a du mal à se déplacer, perd l'appétit et peut avoir une posture déprimée.
  • Perte d'appétit : L'anorexie est fréquente, le cheval refuse de manger et peut perdre du poids.
  • Diarrhée : La diarrhée peut survenir, associée à une déshydratation importante.
  • Œdèmes : Des œdèmes peuvent se développer, notamment au niveau des membres.

Phase chronique

Si le cheval survit à la phase aiguë, il peut développer une forme chronique de la maladie. Cette phase est caractérisée par des symptômes persistants et une anémie chronique. La phase chronique peut également entraîner des complications graves, telles que :

  • Insuffisance rénale : La destruction des globules rouges peut entraîner une insuffisance rénale due à l'accumulation de déchets dans le sang.
  • Problèmes cardiaques : L'anémie chronique peut affecter le fonctionnement du cœur et entraîner des troubles cardiaques.
  • Troubles neurologiques : Dans certains cas, la piroplasmose équine peut affecter le système nerveux central, provoquant des troubles neurologiques comme des tremblements, des convulsions ou une paralysie.

Diagnostic

Le diagnostic de la piroplasmose équine est basé sur un examen clinique approfondi du cheval, une analyse sanguine et une recherche de Babesia equi dans le sang. Un frottis sanguin coloré peut révéler la présence de parasites dans les globules rouges. Des tests sérologiques permettent de détecter la présence d'anticorps spécifiques à Babesia equi . Cependant, il est important de noter que les tests sérologiques peuvent ne pas être fiables dans les premiers stades de la maladie, car il faut un certain temps pour que les anticorps se développent.

Importance d'une détection rapide

Une détection rapide de la piroplasmose équine est essentielle pour améliorer le pronostic du cheval. Un traitement précoce permet de réduire la durée de la maladie, de limiter les complications et d'augmenter les chances de guérison. Un cheval traité rapidement a une meilleure chance de survie et de retour à la santé.

Prévention de la piroplasmose équine

La prévention de la piroplasmose équine est la meilleure façon de protéger les chevaux de cette maladie. Plusieurs mesures préventives peuvent être mises en place pour réduire le risque d'infection.

Contrôle des tiques

Le contrôle des tiques est essentiel pour prévenir la transmission de la piroplasmose équine. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :

  • Traitements antiparasitaires : L'utilisation régulière de traitements antiparasitaires externes est essentielle pour tuer les tiques présentes sur le cheval. Il existe différents types de traitements antiparasitaires disponibles, tels que les sprays, les shampoings, les pipettes et les colliers. Il est important de choisir un traitement adapté à la région géographique et à la période de l'année.
  • Produits répulsifs : Les produits répulsifs peuvent être utilisés pour éloigner les tiques du cheval. Ces produits contiennent des substances qui repoussent les tiques, réduisant ainsi le risque de piqûre.
  • Gestion de l'environnement : La gestion de l'environnement est également importante pour réduire la population de tiques. Il est recommandé de tondre régulièrement les pâturages, d'éliminer les zones d'ombre et les zones humides qui favorisent le développement des tiques, et d'éviter de laisser les chevaux paître dans des zones infestées de tiques.

Gestion des tiques

Il est important d'utiliser les traitements antiparasitaires et les produits répulsifs de manière responsable. Il est essentiel de suivre les recommandations du fabricant concernant la dose, la fréquence d'application et les précautions d'emploi. Il est également important de changer de type de traitement régulièrement pour éviter l'apparition de résistances aux produits antiparasitaires.

Vaccination

Des vaccins contre la piroplasmose équine sont disponibles, mais leur efficacité varie en fonction des souches de Babesia equi présentes dans une région donnée. La vaccination est généralement recommandée pour les chevaux vivant dans des zones à risque élevé de piroplasmose équine, notamment les régions méditerranéennes et les zones où les tiques sont présentes en grand nombre.

Précautions pour les chevaux voyageant à l'étranger

Si vous voyagez avec votre cheval dans un pays à risque élevé de piroplasmose équine, il est important de prendre les précautions nécessaires pour protéger votre animal. Avant de voyager, il est crucial de se renseigner sur les réglementations sanitaires du pays de destination et de s'assurer que votre cheval est vacciné contre la piroplasmose équine si cela est requis. Il est également recommandé de consulter un vétérinaire spécialisé en médecine équine pour obtenir des conseils personnalisés.

En plus de la vaccination, il est important de suivre les recommandations suivantes :

  • Traitements antiparasitaires : Utilisez des traitements antiparasitaires externes pour protéger votre cheval des tiques, même si vous voyagez dans une zone à faible risque. Appliquez les traitements antiparasitaires avant le départ et pendant le voyage, selon les instructions du fabricant.
  • Prévention des piqûres de tiques : Évitez de faire paître votre cheval dans des zones à risque de piroplasmose équine et inspectez régulièrement son corps pour détecter la présence de tiques. Enlevez les tiques le plus rapidement possible et utilisez une pince à tiques pour les retirer sans les écraser.

Traitements recommandés aujourd'hui

Le traitement de la piroplasmose équine repose sur une approche multidisciplinaire qui comprend un traitement médicamenteux, des soins de soutien et une gestion appropriée de l'environnement. Le traitement doit être administré par un vétérinaire et adapté à l'état du cheval.

Traitement médicamenteux

Les traitements médicamenteux les plus courants utilisés pour lutter contre la piroplasmose équine sont :

  • Imido-carbe : Ce médicament est généralement administré par voie intraveineuse. Il est efficace pour tuer les parasites et est utilisé pour traiter la phase aiguë de la maladie.
  • Diminazene : Ce médicament est également administré par voie intraveineuse. Il est efficace pour tuer les parasites et est utilisé pour traiter la phase aiguë de la maladie.

Le choix du traitement médicamenteux dépend de la gravité de la maladie, de l'état du cheval et de la sensibilité du parasite aux médicaments. Il est important de respecter les instructions du vétérinaire concernant la dose, la fréquence d'administration et la durée du traitement.

Suppléments alimentaires

Des compléments alimentaires peuvent être utilisés pour soutenir le système immunitaire du cheval et limiter les dommages causés par la maladie. Les compléments alimentaires à base d'antioxydants, de vitamines et de minéraux peuvent contribuer à améliorer la résistance du cheval à la piroplasmose équine et à favoriser sa récupération.

Cependant, il est important de consulter un vétérinaire avant de donner des compléments alimentaires à votre cheval, car certains peuvent interagir avec d'autres médicaments ou avoir des effets secondaires négatifs.

Soins de soutien

Les soins de soutien sont essentiels pour aider le cheval à se rétablir de la maladie. Ils peuvent inclure :

  • Fluides : L'administration de fluides par voie intraveineuse permet de lutter contre la déshydratation et de maintenir une bonne hydratation. La déshydratation est une complication fréquente de la piroplasmose équine, car la diarrhée et la fièvre peuvent entraîner une perte importante de liquides.
  • Antipyrétiques : Les antipyrétiques peuvent être utilisés pour réduire la fièvre et soulager l'inconfort du cheval.
  • Alimentation : Un régime alimentaire approprié est essentiel pour soutenir le cheval pendant sa convalescence. Il est important de fournir une alimentation riche en calories et en nutriments pour aider le cheval à reprendre du poids et à reconstruire ses réserves énergétiques.
  • Repos : Le cheval doit être mis au repos pour lui permettre de se rétablir et de récupérer de ses efforts. Il est important de limiter ses activités physiques jusqu'à ce qu'il ait retrouvé sa forme physique normale.

Importance d'une prise en charge globale

La prise en charge globale de la piroplasmose équine est essentielle pour améliorer le pronostic du cheval. Un suivi régulier par un vétérinaire, des soins de soutien adaptés et une gestion appropriée de l'environnement sont tous des facteurs importants pour la guérison. La prévention de la piroplasmose équine est le moyen le plus efficace de protéger les chevaux de cette maladie. En adoptant les mesures préventives recommandées, les propriétaires de chevaux peuvent contribuer à la santé et au bien-être de leurs animaux.